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MAURICE DURUFLÉ
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Si votre chaîne Hifi est un peu molle dans les
graves, oubliez ce disque! Si, par contre, vous avez une bonne installation
et que vous aimez l'orgue, même minimalement, vous allez en tomber amoureux.
L'orgue Mühleisen de l'église de Bad Gandersheim a été construit en 2000. Le
livret nous apprend que "la Manufacture d'orgues Mühleisen a reçu la
distinction "Meilleurs ouvriers de France" pour cet
instrument". Ces temps sont dépassés: il faudrait dire "Meilleurs
ouvriers d'Europe" et, en plus, ce serait mérité! Quelle somptuosité sonore, quelle idéale
intégration d'un instrument dans un environnement sonore et quel
enregistrement! Les ingénieurs du son ont fait ici preuve dé génie, avec une
captation d'une richesse inouïe sur toute l'étendue du spectre, inscrivant
parfaitement l'orgue dans un espace acoustique: ce n'est ni "bidouillé
pour le disque", ni flouté comme dans ces enregistrements qui
documentent en priorité la sonorité du lieu. Ici tous les paramètres
s'imbriquent à la perfection. Même en CD stéréo l'écoute de ce disque est un
pur régal. Je dirais que, sous de tels auspices, Friedrich
Flamme joue sur du velours. La discographie de l'œuvre d'orgue de Duruflé
s'est certes considérablement enrichie ces dernières années, avec, notamment,
les versions Lecaudey à Saint-Rémy-de-Provence (Sony), Schmidt (Aeolus),
Pincemaille (Motette) et les extraits gravés par Escaich (Calliope). Je ne
dis pas que Flamme éclipse tous les autres, mais son instrument est
infiniment plus souple et riche que celui de Lecaudey et nettement mieux
capté que celui de Schmidt. Il réussit également à conjuguer, par sa
registration et sa patience, le mystère et le doux mysticisme de cette
musique (sublime Adagio de l'Opus 4), qui n'apparaît jamais mièvre (le
Prélude de l'Opus 5 met les pendules à l'heure dès le début) et s'éclaire
soudain de fulgurances, comme dans la Toccata de la Suite op. 5. Un grand disque d'orgue. --Christophe Huss |
If your system is a little shy in the bass, forget this
disc. On the other hand, if you have a good setup and you enjoy organ music
even a little, you are going to fall in love with this disc. The Mühleisen
organ at the church of Bad Gandershein was built in 2000. The booklet note
advises us that the manufacturer was awarded the "Meilleurs ouvriers de
France" distinction for this instrument. They were being too modest: had
they said "Europe" instead of "France", this organ would
have deserved the accolade. Such sumptuous sonorities, such perfect integration of
the instrument within its acoustic environment, and what a recording! The
engineers have achieved a miracle here, capturing a richness consistent
throughout the entire sound spectrum, placing the organ ideally within its
natural space. The recording never sounds "engineered" specifically
for playback on disc, nor is it self-consciously a sonic spectacular for its
own sake. This is one of those rare efforts when all of the technical parameters
just went right, and this is as true of the stereo recording as it is of the
even more evocative SACD multichannel version. Under these auspicious circumstances, organist Friedrich
Flamme rises to the occasion admirably. The discography of Duruflé organ
works certainly has grown in recent years, with notable versions by Lecaudey
in Saint-Rémy-de-Provence (Sony), Schmidt (Aeolus), Pincemaille (Motette),
and excerpts recorded by Escaich (Calliope). I wouldn't say that Flamme
eclipses all of these, but his instrument is infinitely more supple and rich
than Lecaudey's, and clearly better captured on disc than Schmidt's. Flamme also knows, by his choice of registrations and his
patience, how to evoke both the mystery and gentle mysticism of this music--as
in the sublime Adagio from Op. 4 and the suddenly brilliant Toccata from the
Suite Op. 5. In contrapuntal works, such as the Prélude et fugue sur le nom
d'Alain, the clarity of texture and steady buildup of tension are
irresistible. This is a marvelous disc, and if you've been waiting for a
great organ recording to test on your system, this is it. --Christophe Huss |